Exposition VIVRE à MEMENTO / du 28 juin au 12 octobre 2025 / Entrée libre et gratuite / du mercredi au dimanche / 14h-18h. Cedrix Crespel avec l’installation « Je n’ai su que te vivre » 2025.
Techniques mixtes. Une co-production MEMENTO Espace Départemental Art Contemporain.
« Cédrix Crespel peint la relation amoureuse à travers un questionnement incessant : comment rendre perceptible l’aura de deux âmes par le geste, lorsque les mots deviennent impuissants ? Dans une exploration profonde de la condition humaine et de ses modes de perception, l’artiste façonne des paysages émotionnels, où les liens invisibles entre deux êtres se révèlent, se redéfinissent sans cesse.
Formé en design et conception industrielle, Il se consacre pleinement à la peinture dans les années 1990. Il amorce une collaboration fusionnelle avec sa compagne, Tiphaine Crespel. De cette correspondance artistique naît une création incarnant la relation intime du « nous » où les sentiments deviennent une matière plastique et vibrante.
Exposées dans des galeries et institutions à travers le monde – en Europe, en Asie, aux États-Unis – ses œuvres figurent dans de nombreuses collections privées.
En quête d’intemporalité, Cédrix Crespel transcende la représentation pour atteindre une vérité plus profonde : celle de la présence, du temps et de la vie intérieure, à la fois résolument personnelle mais tellement universelle. Peindre l’inexplicable, l’absence et la séparation des corps, lorsque les mots ne suffisent plus et que seul l’art peut traduire, ce lien épistolaire entre les êtres. Sa peinture naît de cette matière mystérieuse, où les distances se traduisent en flous colorés, en masses précises presque numériques, exécutées avec une minutie picturale. Les strates visuelles se superposent en un langage feutré, mêlant images et fragments de corps (photographies de Thiphaine), plongés dans le geste pictural de Cédrix. Les paysages amoureux ainsi créés se forment sans jamais se figer : ils évoluent, s’animent.
Les œuvres investissent MEMENTO dans un dialogue sensible de l’intime vers le collectif, de l’intérieur vers l’extérieur. Dans une fervente envie de voir ce qui se ressent, Cédrix Crespel réveille en nous la mémoire affective et cette nécessité de donner vie à ce qui ne se dit pas. Dans une expérience ineffable du sentiment amoureux, il révèle les grandes richesses de la condition humaine et la beauté des émotions. L’art, là où le langage échoue, devient une puissance silencieuse qui résonne au plus profond de nous. »
Decembre 2023 / Janvier 2024 Montresso Art Foundation Maroc
Il est toujours question de sensation dans l’oeuvre de Cédrix Crespel. Depuis maintenant plus de quatre années, l’artiste se désacommode de sa peinture pour construire une nouvelle grammaire. Le sujet est là, peindre les sentiments ; mais au-delà du visible. Ce qui le concerne, c’est le labile, le tremblant, le papillonnant. Dans un autre désir de la vue, l’artiste tend à représenter la distance pour réinventer le lien entre la figure et le fond, entre l’attente et le plaisir, entre le peintre et l’amante. Pour parler de soi, il doit parler de l’autre, car l’autre l’a construit et le raconter contribue à se raconter. En écho à Platon et la recherche de son double, de son âme-soeur et de l’osmose parfaite, les deux se confondent l’un avec l’autre, en un seul… cette troisième entité. Ce « nous » que lui et elle ont créés, rapporte aussi l’éloignement qui rapproche plus qu’il ne sépare, qui les lie. Cédrix Crespel nous offre cette évocation, une peinture du non-représentable, qui se donne en pointillés. Les toiles sont imposantes, l’étendue entre les rives méditerranéennes, entre les aimés, ne peut s’incarner que sur des grands espaces de restitution.
Loin de ses inspirations premières, on devine l’artiste ployé vers sa muse, on devine aussi la montée du désir dans les paysages qui inondent les tableaux. Auparavant consignés aux marges de ses oeuvres, comme un décor, les paysages soudains s’animent d’un bruissement, d’une rumeur pour décrire les interstices de l’être et dilater le vivant. Il s’agit de dire au plus juste le tissu du sensible, pour faire apparaître par la lumière, la singularité du langage amoureux. Cédrix Crespel vient mettre son regard à l’épreuve du flou, du multiple quitte à s’y aveugler. Nait alors cette conscience aiguë de la puissance du médium, pour, dans un temps suspendu, articuler le figuré au non figuré. L’oeuvre est magistrale dans sa grâce et son intensité. L’artiste reconfigure son histoire pour dévoiler son propre biotope, ses intimes convictions.
Au coeur de tout cela, Cédrix Crespel défocalise ses oeuvres pour laisser venir l’afflux de l’ailleurs et sa fascination pour l’impossible de la peinture. Ses références sont multiples, de Bacon à Monet, de Kajzer à Fox, on pressent le plaisir nouveau de l’oeil. On découvre la jouissance brute du peintre à se perdre dans le mouvement, la passion du jeu scabreux du végétal et de l’eau, la porosité de la matière pour laisser apparaître les formes. Cela requiert pour lui un lâcher prise, un laisser-aller des disparitions et des fluences picturales. Poser les masses et les détails, la transparence et le mat, la couleur et le reflet. En somme, l’apparition des choses recèle une richesse propre qui permet au peintre de se réinventer. Fidèle à son atelier au Maroc à Jardin Rouge, la surprise est de taille, les oeuvres donnent à voir les fragments bouleversants de ce qu’est la peinture, recèlent la délicate émotion de peindre. Esquisser son amante, dans toute l’évidence de ce lieu commun artistique impose la force de la proposition de Cédrix Crespel. Le peintre tient à ses vérités, comme à son aimé, on se sent complices de leur histoire, les suggestions des toiles résonnent avec nos propres idylles, une intimité est entrouverte. Elles témoignent de la fusion à construire une histoire physique et un langage artistique. Intimes Convictions nous livre aussi les secrets de la grandeur de l’être AIME.
Estelle Guillié Directrice Montresso Art Foundation
Sensation always takes center stage in the work of Cédrix Crespel.For more than four years now, the artist has been abandoning traditionalpainting to construct a new grammar. The subject remains the same:capturing emotions, but going beyond the visible. What concerns him arethe fleeting, the trembling, the ephemeral. With a different approach, theartist aims to represent distance to reinvent the connection between thesubject and the background, between anticipation and pleasure, betweenthe painter and the beloved.To speak about oneself, one must also speak about the other becausethe other has played a role in shaping one’s identity, and narratingthis interaction contributes to self-understanding. In echoing Plato andhis quest for a doppelgänger, a soulmate, and perfect harmony, theyintertwine with each other, becoming one… a third entity. This “we” thatthey have created also mirrors the distance that, rather than separatingthem, brings them closer and binds them together. Cédrix Crespel offersus this evocation, a representation of the unrepresentable, presented in afragmented manner. The canvases are grand, capturing the vast expansebetween the Mediterranean shores and the beloved ones.
Far from his initial inspirations, we can sense the artist leaning towardshis muse, and we also detect the rise of desire in the landscapes thatfill his paintings. Previously relegated to the margins of his works, like abackdrop, the sudden landscapes come to life with a rustling, a murmur,describing the spaces between beings and expanding life itself.The goal is to express the essence of the senses as accurately aspossible, to reveal through light the uniqueness of the language of love.Cédrix Crespel challenges his gaze with blurriness and multiplicity, evenif it means blinding himself. This acute awareness of the power ofthe medium emerges, allowing him to articulate the figurative and thenon-figurative in suspended time. The work is masterful in its grace andintensity. The artist reconfigures his history to unveil his own ecosystemand intimate beliefs.
In the midst of all this, Cédrix Crespel incorporates defocused elementsinto his works to allow the external influx and his fascination with theimpossible in painting. His references are diverse, from Bacon to Monet,from Kajzer to Fox; one can sense the newfound pleasure of the eye.We discover the raw joy of the painter in losing himself in movement,the passion for the intricate interplay of vegetation and water, theporosity of the material to reveal forms. This requires letting go, allowingthe disappearance and flow of visual elements. Balancing volumes anddetails, transparency and matte, color and reflection. In essence, theemergence of things holds a richness that allows the painter to reinventhimself.Remaining faithful to his studio in Morocco at Jardin Rouge, the surpriseis profound; the works reveal the poignant fragments that constitutethe essence of painting, conveying the delicate emotions of the artisticprocess. Portraying his lover, in the vividness of this shared artistic space,underscores the strength of Cédrix Crespel’s artistic vision.The painter clings to his truths, just as he does to his beloved; wefeel like co-conspirators in their shared narrative. The suggestions inthe canvases resonate with our own love stories, creating a sense ofintimacy. They bear witness to the fusion of constructing a tangiblenarrative and an artistic language. “Intimes Convictions” also reveals thesecrets of the greatness of being loved.
Estelle Guillié Directrice Montresso Art Foundation
San Diego, California- Madison Gallery announces D I S T A N C E, French artist Cédrix Crespel’s first solo US exhibition. A stunning and ethereal representation of love in landscapes, of love in our surroundings, of love outside the physical beings. The use of bold, yet soft, colors, Crespel captures the desire and vulnerability of passion from afar. The feeling of endless depth, of dynamic distance, of eternal love and longing.
“To face it, to get lost in it and to surrender to it. The landscape, with its magnificence, its ‘immensity,’ and its indifference, imposes its might and its power dynamics. The one who gazes upon it experiences a form of solitude, vulnerability, and inaccessibility: a state that, in many ways, resembles love. Painting the vaporization of love, the vibration that lack can generate, the projection of feelings. Painting emotions far beyond what can be seen. When we are both separated, our landscapes clash and represent the distance between us. From her to me, and vice versa. A form of landscape in love; showing what cannot normally be represented.”
“Abstraction? Figuration? The two spaces coexist here without ignoring each other with the hope of a possible symbiosis between what the painter and the lover know, what they can say and everything that vibrates beyond exhausted words. Because the image freezes within the limits of the form. However, time has told us, love is a dance where the fluidity of each new movement calls for possibilities, suggestion and resonances of the eternal.” – Cédrix Crespel
Cédrix Crespel is an artist who symbolizes a generation open to its era culture. He examines the representation of one woman. In the middle of the 90s, aware of the need for artists to lay down roots in their culture, he soon abandoned academic drawing, renounced pencils and lines, inventing a figurative form of expression. His painting is a sensual odyssey an adaptation of images of independent and passionate women who defy roles that society wants to give them. He teaches us, whether we like it or not, to get rid of our certainties to enter a universe where his women love to be coveted in this way. From the tension in desire to the obsessions haunting him, Cédrix Crespel implies the sexual and sensual, and the reverse. For four years now, it is no longer a question of painting the muse but of showing the couple in a relationship to absolute love.
“The blur, the background, the underside is the subject. It fixes Her image. From a distance, on the surface, I apply what represents me with my historic practice. By these two techniques I create a depth of field comparable to photography. The distance between these two layers is precisely what I focus on, what I seek to paint. a ‘3rd entity’ ‘the link that connects us’, the unpaintable, the unrepresentable.”
Fuir l’acquis. Toujours. Sans cesse. Brusquer les certitudes pour construire d’autres horizons, ou simplement s’ouvrir à de nouvelles perspectives. Il n’y a que peu d’art dans le conformisme. Aucun artiste sans le goût de l’imprévu. Tiphaine et moi l’avons appris. Notre derniere surprise s’appellera «Ligne Bleue». Poursuivre le chemin initié à deux sans tomber pour autant dans la redondance.
Un changement de dogme. «Ligne Bleue» est donc cela: un nouveau postulat, une nouvelle ligne, une ligne bleue. Il y a d’abord la chromie unique. Par hommage. A Marrakech, ville qui nous a vu naître et renaître. Aux grands aussi. Ceux qui ont bercé notre regard. Matisse, Monory, Klein, évidemment. Mais au-delà. Le bleu comme contrainte positive. On évacue la couleur, sa facilité. On fuit l’habitude et force le geste à se surpasser. La monochromie n’est pas un caprice. Elle est un stimulant, un levier, un dogme qui enraye les artifices et conduit à l’essentiel. Vient ensuite l’itération. Traiter répétitivement un même objet. L’user pour en extraire un potentiel plein. Tiphaine l’a toujours su. Son “Langage des Jambes” en est le meilleur porte-parole. Je le sais aussi désormais. Depuis “Deep Pola” et ma dernière résidence à Jardin Rouge, je décline ses clichés en multiples variations. Puisque l’époque sérialise l’image, notre dogme aussi. Enfin, ou surtout, l’association. Celle de la source et ce qu’elle enfante. Celle de la photographie et de la peinture. Il ne s’agit plus de représenter ou traduire le pola mais d’y entrer, d’y plonger. Nous nous séduisions à distance par le jeu de nos correspondances.
A présent, nous nous consumons par le travail artistique. De la parade à l’acte, nos travaux s’unissent et se synthétisent. Le dogme est donc commun. Ligne Bleue le sera aussi. Un concept qui impose le renoncement radical. A l’habitude nous l’avons dit. A l’individu également. Mon corps et mon esprit, mis au service de l’oeuvre. De même, le corps et l’esprit de Tiphaine offerts à l’acte créatif. Ni moi, ni elle. Tout au plus l’entité Crespel disposée aux faveurs de la recherche artistique. Et dans cet esprit d’abnégation, notre dogme exigera une production soutenue. Dans le temps comme dans son volume. Ligne Bleue, ce seront 50 nuances de notre bleu en 365 jours.
We are always running away from pre-acquired knowledge. We are continually breaking down certainties in order to build new horizons, or to open up to new perspectives. There is little art in conformism. There is no artist without a taste for the unexpected. Tiphaine and I have learned it. Our latest surprise will be titled “Ligne Bleue” (Blue Line). The new series follows the path we initiated together in the past, but does not fall into redundancy. The dogma has changed. That is what Ligne Bleue is about; it is a new starting point, a new line, a blue line.
The first singularity is the colour. This comes as a tribute. A tribute to Marrakech, the city where we were born and reborn. A tribute to the great masters too. Those who rocked our eyes; Matisse, Monory, Klein, of course… But it is far more than that. Blue is a positive constraint. We are leaving polychrome behind with the intention of making things more difficult. We want to avoid habits and force the gesture to surpass itself. Monochrome is not a whim. It is a stimulation, a leverage, and a dogma that stops contrivances and forces us to reach the essence. Then, comes iteration; the same object is repeatedly treated. It is worn out so as to extract its full potential. Tiphaine has always known it. Her Langage des Jambes illustrates that perfectly. I know it too, now. Since Deep Pola and my last stay at Jardin Rouge, I have used her shots recurrently in multiple variations. Our dogma serialises the image, the same way our epoch does. Finally –or especially– there is an association. The association of the source and what flows from it. The association of photography and painting. The question is no longer to represent or translate the polaroid but to enter and dive into it. We used to seduce each other from afar through our correspondence game. Now we are consuming each other through our artistic work. From courtship to action, our works have united and synthesised. We now have a common dogma and Ligne Bleue will be a joint work. The concept asks for a radical renunciation. Renunciation of habits, as we said. Renunciation of the individual as well. My body and my mind serve the artistic work. Similarly, Tiphaine’s body and spirit are placed at the disposal of the creative act. Neither me nor her. At most the “Crespel Entity” put at the service of artistic research. In this spirit of abnegation, our dogma will require sustained production in volume as much as in time. Ligne Bleue will consist of 50 shades of our own blue in 365 days.
Rythme, mémoire et évidence… La formule pour synthétiser une histoire. En extraire la sincérité. De HorseS, BullS and Girls à Blending Cultures, Crespel aura poursuivi un seul objectif : lui-même. Comprendre sa peinture a permis de saisir ses préoccupations. Ou l’inverse. Si l’adolescent s’attardait sur de multiples modèles, l’adulte a balayé cette effervescence jusqu’à se concentrer sur une seule femme. Toutefois, le binarisme n’a jamais caractérisé sa dynamique et nous savons à présent que l’épouse, comme modèle, n’aurait sans doute plus intéressé le peintre sans son travail de muse et les propositions qui en découlent. De même, si les premières toiles cumulent les informations –et, avec elles, les affirmations –, les compositions récentes, à l’inverse, privilégient un phrasé unique qu’elles accompagnent d’harmonies puissantes. Telle une mazurka de Chopin, la mélodie brille tant par sa subtilité que par son apparente facilité. Derrière, par contre, l’usage des temps et des accords assure la teneur émotionnelle de la proposition et éloigne considérablement l’œuvre des pièces pour enfants. Pleurer de J.O.I.E. relève de ce mouvement. De cette dialectique. Le rythme et les accents au service de la simplicité pour atteindre la transparence dont on a manqué par le passé.
Hier et aujourd’hui. Encore une fois. Blending Culturesmatérialisait l’autocritique. Pleurer de J.O.I.E.touche à la rémission. Derrida affirmait que le pardon réclame la mémoire. De la faute et du coupable. Dans l’histoire Crespel, ni péché ni pécheur. Une blessure cependant. Une plaie cicatrisée dont la souvenance irradie tout futur. Que l’on s’en rappelle : pas de liberté dans l’oubli. J.O.I.E.ne pouvait donc pas mourir. Encore moins par omission ou silence. Et puisque d’hier il s’agit, Cédrix s’empare des autoportraits tirés par Tiphaine à l’époque. Les premiers. Crus. Désespérés. Intenses. Des esquisses plus proches du documentaire que du fashion film. Elle y rampe. Elle y tend le bras. Elle appelle. Un cri qui résonne et s’écoute à présent.
Plastiquement, le peintre poursuit le chemin engagé depuis XXLet favorise la physicitécomme la sensorialité du travail pictorial. La seule trace figurative demeure le portrait de sa muse. Autour s’organise un feu de sensations. Par contre, les cadrages que Tiphaine choisit forcent tous la profondeur de champ. Le visage occupe le premier plan tandis que le corps s’engouffre dans un abyme dessiné par la perspective. L’angoisse part du regard et s’étend jusqu’au point de fuite. L’intelligence graphique et sensitive de Cédrix ne pouvait évidemment gâcher l’invitation. Il renforce donc cette sensation d’avalement. Toute sa construction sensorielle accompagne la direction du mouvement. Les à-plats relèvent les contrastes entre ombres et lumières. Les vecteurs, simultanément, dirigent le regard et déterminent, par leur agencement ou leur chromatologie, le rythme comme l’interprétation. Une convergence entre la figure et les accents apportés prend ainsi forme. Mieux ! Pour la première fois, Crespel efface les limites qui séparaient l’objet des nuances qui l’appuient. Un procédé comparable aux essuyés qu’utilisait Bacon. Les tons chair dépassent les frontières du corps et se mélangent aux éléments de rythme et d’intensité. La synthétique pop, protagoniste jusqu’ici, s’ouvre ainsi à une chromatologie plus organique. De même, Cédrix libère la figure dans sa dimension expressive et n’hésite pas à la priver de certains attributs. Afin d’exacerber la dynamique sensorielle de la composition, les questions de représentation et de beauté passent au second plan. Ce qu’il traquait autrefois dans la narration s’amplifie maintenant par l’évidence propre au langage peinture.
Un paradoxe toutefois. Malgré la désespérance qui anime les clichés originaux, Pleurer de J.O.I.E.ne sombre pas dans la tristesse. Les tons conservent une certaine flamboyance, les appendices dynamisent et les mouvements demeurent vivants. Il n’y a là ni requiem ni complainte. Tout au plus une légère mélancolie. L’élan s’approche plus de la noce que de la rupture. Un choix excessivement logique et compréhensible si l’on veille à l’entendre. Car pourquoi se morfondre ? Ce jadis, aujourd’hui assumé, ne peut qu’être célébré. Mûrir nécessite le bagage informatif de la souffrance. Les évolutions coûtent. Le résultat cependant s’apprécie. Alors, certes, les larmes ont coulé. Certes, le couple a souffert. Mais, s’il doit encore en pleurer, que ce soit de joie…
Rhythm, memory and evidence: the formula that summarises a story. Extracting the sincerity from it. From HorseS, BullS and GirlXto Blending Cultures, Crespel pursued only one goal; himself. Understanding his art helped the understanding of his concerns. Or the other way around. While the teenager lingered on various models, the adult swept all the effervescence away to culminate by focusing on a single woman. However, his dynamics have never been characterised by binary oppositions. We also now know that the wife, as a model, might no longer have interested the artist, had she not worked as a muse, and hence made new proposals. Similarly, while the first paintings used to accumulate information, and with it, affirmations, his more recent compositions, instead favour a unique phrasing accompanied by powerful harmonies. Like in Chopin’s mazurkas, it is the subtlety as much as the deceitful apparent ease, that make the melody shine. Yet the use of tenses and concordances in the background ensure the emotional content of the proposal and make the mazurka far from easy to play. Pleurer de J. O. I. E.belongs to this movement. To these dialectics. Rhythm and accentuations are at the service of simplicity in order to achieve a transparency that was missing in the past.
Yesterday and today, once again. Blending Culturesmaterialised his self-criticism. Pleurer de J.O.I.E.is more about remission. Derrida argued that forgiveness calls for memory. Fault and guilt. In Crespel’s story, there is neither sin nor sinner. An injury, perhaps. A healed wound which, depending how we remember it, will determine the way we perceive the future. We must not forget that there is no freedom in oblivion. This is why J.O.I.E.could not die. Even less by omission or silence. Since we are talking about yesterday, Cédrix returns to Tiphaine’s old self-portraits. The first ones. Raw. Desperate. Intense. Sketches that looked more like a documentary film than a fashion film, in which she crawls. She stretches an arm. Calls out. Her cry still echoes today.
Plastically, the painter continues the journey initiated with XXL and concentrates on the physicityand sensorialityof his art. The only figurative trace left is the portrait of his muse. Around it a fire of sensations burns. Nevertheless, the framing chosen by Tiphaine forces a certain depth of field. The face occupies the foreground while the body is engulfed into perspective. Anxiety starts with the eye and extends until a vanishing point. Cédrix’s graphic and sensory intelligence could certainly not ruin the invitation. Therefore, he stresses this swallowing sensation. All his sensory construction accompanies the direction of the movement. The flat tints highlight the contrast between light and shadow. Simultaneously, the vectors direct the eye and with their disposition or colour, determine the pace as well as the interpretation. This leads to a convergence of the figure and the accents. For the first time, Crespel erases the limits that separate the object from the nuances supporting it. This can be compared to Bacon’s habit of wiping the paint. Fleshy tones extend beyond the boundaries of the body and mix with the elements of rhythm and intensity. The pop synthetics, so far a main character, open up towards a more organic colour palette. Similarly, Cédrix liberates the figure in its expressive dimension and does not hesitate in depriving it of certain attributes. To exacerbate the sensorial dynamics of the composition, the concerns about representation and beauty are relegated to the background. What he used to seek in narrative is now amplified by the evidence so special to the language of painting.
This is however, a paradox. Despite the despair found in the original images, Pleurer de J. O. I. E.does not sink into sadness. The tints retain a certain degree of flamboyance, the appendices create dynamics and the movements remain lively. There is neither a requiem nor a complaint. A slight melancholy at the most. The momentum is closer to a wedding than to a break-up. An excessively logical and understandable choice if you care to hear it. Why whine? Once the past has been assumed, it can only be celebrated. Maturing requires the informative baggage of suffering. Evolutions cost. Yet the result can be appreciated. Then, certainly, tears have been shed. The couple has undoubtedly suffered. But if they still have to cry, let it be of joy.
L’exposition Blending Cultures réunit deux artistes aux démarches complexes pour un duo show riche et vibrant.
Cédrix CRESPEL et TANC sont des compositeurs. Les formes et les couleurs dansent sous l’impulsion créatrice, leurs oeuvres dégagent tant la spontanéité que la maitrise du mouvement.
Chacun revisite un courant de l’art contemporain. Pour TANC on parle d’Expressionnisme Abstrait tandis que Cédrix CRESPEL se rattache au mouvement Supports/Surfaces. De ce mélange intergénérationnel découlent deux recherches artistiques empreintes d’un profond respect pour le passé et d’une puissance créatrice nouvelle.
C’est dans cette douce folie que les deux artistes se rencontrent. Deux univers qui se frôlent. L’exubérance contrôlée, l’effusion de couleurs, la forme et la spontanéité du geste. TANC et CRESPEL ont créé leurs langages distincts. Un savant mélange de cultures qui animera la galerie Martine Ehmer du 9 septembre au 8 octobre 2017.
Exposition personnelle Galerie Rive Gauche Marcel Strouk en partenariat avec Montresso Foundation 20.07.2017
« Au fil des résidences le style s’est modifié, affirmé. Cédrix Crespel n’a rien cédé de sa personnalité, ni de son engagement pour sa Muse, mais comme si l’éloignement physique avait décuplé leur complicité et la manière de l’exprimer,le trait s’est progressivement transformé au service de toiles plus suggestives où chacun d’entre nous s’il ose l’avouer y retrouve une part de sa vie, de ses envies et pourquoi pas de ses fantasmes.
L’abstraction a compensé les détails jugés alors inutiles qui disparaissent des décors. Les couleurs explosées entrainent avec elle l’oeil du témoin vers l’essentiel. Le regardeur n’observe plus de l’extérieur l’univers du peintre, il est à l’intérieur de l’oeuvre où l’invisible devient visible. Cédrix nous offre un voyage dans son intimité, “son domicile conjugal” y joue le rôle de décor, mais c’est bien de son intimité qu’il s’agit, un hommage à la Muse et aux femmes qui aiment les hommes, aux hommes qui aiment les femmes. »
« The confrontation with the unlimitedness of this linen canvases allowed me to measure the limits of my gestural amplitude. As to remind me that the work of art is still larger than his author » XXL # 1 Jonone Tilt FENX Cedrix Crespel In partnership with Galerie David Pluskwa 12.12.2016 – 30.01.2017 Espace Montresso*, Marrakech, Morocco
« CAR CRASH » de Cédrix Crespel Si Cédrix Crespel peint sa vision de la féminité de manière intuitive et spontanée, il pose aussi son sujet au coeur d’expositions thématiques. L’occasion de révéler au delà de l’esthétisme, une femme « symbole », passerelle de ses émotions et réflexions personnelles. C’est ainsi que la Femme de Cédrix Crespel prend le visage de ses héroïnes (Par, Pour, Sans qui. 2008), celui du mythe (Bulls, Horses and GirlX 2012), de la transmission (Outside Parking 2011), du fantasme (J.O.I.E 2013) de l’exotisme (Ainsi soient-Elles 2015) « CAR CRASH » explore l’hommage et le chaos, extension symbolique du complexe d’oedipe . La figure féminine de l’infirmière évoque une mère aimée, protectrice, séductrice. Celle qui panse les plaies de la chair et de l âme… Sa présence domine les scènes d’un crash dont la violence fait écho à un parricide. L’évocation n’est pas anodine dans la vie de l’artiste dont le père est pilote automobile. Les compositions mettent en relief un sujet dont le propos fait appel à des références artistiques pour tisser le lien essentiel qui reste l’érotisme. Citons CRASH de Cronenberg film dans lequel un homme est à la recherche d’une énergie sexuelle qui atteint son apogée aux moments d’accidents de voitures. Citons également Richard Prince et sa collection de « Nurse » érotique. Le rapport étrange qui lie le danger de la course automobile et le fantasme de l’uniforme, nous entraîne dans un no man’s land glacé avec des oeuvres subtilement cadrées et audacieusement millimétrées. L’exposition présente une vingtaine de toiles sur lesquelles on reconnaît aisément les codes artistiques propre à Crespel. L’univers graphique, la richesse chromatique, les codes de la culture pop et l’imagerie des réclames de courses automobiles nous transportent dans une arène sponsorisée à la manière de Warhol ou Wesselmann. L’oeuvre « CAR CRASH » prend tout son sens, l’artiste y affronte ses obsessions et ses craintes. Ce mélange de chairs et d’aciers, destructeur, déroutant mais aussi intensément érotique, invite le spectateur à découvrir la narration de cette nouvelle série de toiles.
« Car Crash » by Cédrix Crespel
If Cédrix Crespel paints its vision of the femininity in an intuitive and spontaneous way, he also puts his subjects at the heart of thematic exhibitions which gives him the opportunity to reveal beyond the aestheticism, the woman « symbol », the close link between its feelings and personal reflections. This is why the Woman of Cédrix Crespel takes the way of his heroines (Par, Pour, Sans qui. 2008), of one of myth, (Bulls, Horses and GirlX 2012), of transmission ( Outside parking 2011), of fantasy (J.O.I.E 2013) and exoticism ( Ainsi soient-elles 2015).
« Car crash » explores the tribute and the chaos, symbolic extension of Oedipus complex. The feminine figure of the nurse evokes a loved, protective and seductive mother… who bandages wounds of the flesh and of the soul. Her presence dominates the scenes of a crash, the violence of which echos a parricide. The evocation is not harmless for the artist, a racing driver of which the father is.
The compositions accentuate a subject of which appeals to artistic references to weave the essential link which remains the eroticism. Let us quote as saying CRASH, the Cronenberg movie in which a man is in search of a sexual energy which reaches its peak at the moments of car crash, and also Richard Prince and his collection of erotic nurses. The strange relationship which connects the danger of the motor racing and the fantasy of the uniform pulls us in a frozen no-man’s-land with works subtly centred and bravely graduated.
The exhibition presents about twenty paintings of Cédrix Crespel on which we recognize easily his own artistic codes. The graphic setting, the color enrichment, the pop culture codes, the advertising images of motor racing transport us in a sponsored arena like Warhol or Wesselmann.
Car Crash takes all its sense, the artist faces his obsessions and his fears there.
This mixture of flesh and steel, destructive, puzzling but also so intensely erotic, invites us to discover the story of this new exhibition.
Gérer le consentement aux cookies
Pour offrir les meilleures expériences, nous utilisons des technologies telles que les cookies pour stocker et/ou accéder aux informations des appareils. Le fait de consentir à ces technologies nous permettra de traiter des données telles que le comportement de navigation ou les ID uniques sur ce site. Le fait de ne pas consentir ou de retirer son consentement peut avoir un effet négatif sur certaines caractéristiques et fonctions.
Fonctionnel
Toujours activé
Le stockage ou l’accès technique est strictement nécessaire dans la finalité d’intérêt légitime de permettre l’utilisation d’un service spécifique explicitement demandé par l’abonné ou l’utilisateur, ou dans le seul but d’effectuer la transmission d’une communication sur un réseau de communications électroniques.
Préférences
Le stockage ou l’accès technique est nécessaire dans la finalité d’intérêt légitime de stocker des préférences qui ne sont pas demandées par l’abonné ou l’utilisateur.
Statistiques
Le stockage ou l’accès technique qui est utilisé exclusivement à des fins statistiques.Le stockage ou l’accès technique qui est utilisé exclusivement dans des finalités statistiques anonymes. En l’absence d’une assignation à comparaître, d’une conformité volontaire de la part de votre fournisseur d’accès à internet ou d’enregistrements supplémentaires provenant d’une tierce partie, les informations stockées ou extraites à cette seule fin ne peuvent généralement pas être utilisées pour vous identifier.
Marketing
Le stockage ou l’accès technique est nécessaire pour créer des profils d’utilisateurs afin d’envoyer des publicités, ou pour suivre l’utilisateur sur un site web ou sur plusieurs sites web ayant des finalités marketing similaires.